
Matcha : super-aliment pour la santé ou facteur caché de perte de cheveux ?
Depuis plusieurs années, le matcha est rentré dans les boissons consommées au quotidien de pas mal de personne.
Cet angle permet d’explorer la dualité entre les bienfaits généralement attribués au matcha (antioxydants, énergie, concentration) et les craintes possibles liées à une consommation excessive, notamment en lien avec la santé capillaire. L’article peut s’articuler comme une enquête équilibrée : informer sur les apports, mettre en lumière les hypothèses ou mécanismes biologiques, et interroger une experte dermatologue sur ce que la science en dit réellement.
Une popularité auprès de la Gen Z
Le matcha connaît une popularité croissante, notamment auprès des jeunes consommateurs qui le perçoivent comme une alternative plus « saine » au café. Son image de boisson tendance, associée à la concentration et au bien-être, s’appuie sur sa richesse en antioxydants et sur sa teneur modérée en caféine par rapport à certaines boissons énergisantes. Cependant, cette hausse de consommation soulève des questions sur ses effets potentiels à long terme, y compris sur la santé capillaire.
Les bienfaits connus du matcha
Les propriétés reconnues du matcha proviennent principalement de ses polyphénols – en particulier l’épigallocatéchine gallate (EGCG) – aux effets antioxydants puissants. Ceux-ci aident à lutter contre le stress oxydatif, facteur impliqué dans le vieillissement prématuré des follicules pileux. Le matcha contient également de la L-théanine, un acide aminé favorisant la relaxation et pouvant atténuer l’impact du stress psychologique. Enfin, ses effets métaboliques, liés à une légère stimulation de la thermogenèse, sont étudiés dans le cadre du contrôle du poids et du métabolisme énergétique.
Matcha et perte de cheveux : l’éclairage du Dr Rabia Yamak, dermatologue chez Dr Balwi Shop
Existe-t-il des preuves scientifiques établissant un lien entre la consommation de matcha et la perte de cheveux ?
« À ce jour, aucune étude scientifique solide ne démontre que la consommation de matcha ou de thé vert provoque directement la perte de cheveux. Bien au contraire : grâce à ses polyphénols – en particulier l’épigallocatéchine gallate (EGCG) – dotés de puissantes propriétés antioxydantes, le matcha pourrait au contraire contribuer à protéger les follicules pileux contre les effets du stress oxydatif. »
La caféine contenue dans le matcha peut-elle avoir un effet positif ou négatif sur la santé des cheveux ?
La caféine, lorsqu’elle est appliquée localement (dans des shampoings, lotions, etc.), peut contrer les effets négatifs de la DHT (dihydrotestostérone) sur les racines des cheveux et prolonger la phase anagène (phase de croissance du cheveu). En revanche, lorsqu’elle est consommée par voie orale, cet effet est moins certain. Un excès de caféine peut avoir des effets négatifs indirects via la circulation et les voies hormonales.
Par quels mécanismes biologiques le matcha pourrait-il influencer la chute de cheveux ?
Stress oxydatif : « Le matcha est riche en antioxydants, notamment en EGCG, une molécule capable de réduire les dommages oxydatifs. En limitant ce stress cellulaire, il peut contribuer à protéger les follicules pileux et à maintenir leur fonction. »
Hormones : « Lorsqu’il est consommé en excès, le matcha – via sa teneur en caféine – peut entraîner une élévation du cortisol, l’hormone du stress. Une production trop élevée de cortisol est parfois associée à un effluvium télogène, une chute de cheveux temporaire déclenchée par le stress. »
Circulation sanguine : « La caféine présente dans le matcha a également un effet vasodilatateur léger. Elle peut ainsi favoriser la microcirculation au niveau du cuir chevelu et améliorer l’apport en nutriments essentiels aux follicules. »
Qui doit rester prudent avec le matcha ?
Si le matcha est généralement bien toléré et sans risque pour la santé capillaire lorsqu’il est consommé avec modération, certaines populations doivent rester attentives :
Personnes génétiquement prédisposées à l’alopécie : un excès de caféine peut accentuer certains mécanismes hormonaux liés à la chute de cheveux. Toutefois, une consommation normale de matcha (1 à 2 tasses par jour) n’est pas considérée comme risquée.
Patients souffrant de maladies cardiovasculaires ou d’hypertension : la caféine peut influencer la circulation sanguine et doit être surveillée dans ce contexte.
Femmes enceintes ou allaitantes : il est recommandé de limiter la consommation de caféine, matcha compris, afin de respecter les seuils sécuritaires pour la mère et l’enfant.
Patients sous chimiothérapie ou traitements immunosuppresseurs : une consultation médicale est indispensable avant d’en consommer, en raison de possibles interactions médicamenteuses et d’une sensibilité accrue.
En dehors de ces situations particulières, le matcha peut être intégré sans crainte dans une routine quotidienne, en respectant toujours la règle de la modération.
Le matcha peut se boire sans effet sur les cheveux, mais avec modération
Boire du matcha peut être intégré sans danger dans une routine quotidienne à condition de rester dans des quantités modérées (1 à 2 tasses par jour). Plus sûr que les boissons énergisantes, il apporte des antioxydants protecteurs tout en s’inscrivant dans une hygiène de vie équilibrée : sommeil régulier, alimentation saine et nutriments essentiels (biotine, vitamine D, fer, etc.). Pour les personnes prédisposées à l’alopécie, le matcha doit être considéré comme un soutien complémentaire, et non comme une menace pour la santé capillaire.